mardi 28 juillet 2015

Chronique • Les larmes noires - Julius Lester

Titre : Les larmes noires 
Auteur : Julius Lester
Édition : Hachette
Collection : Black Moon 
Sorti en : 2007
Prix : 12 €
Nombre de pages : 140
Genre : Jeunesse, Drame
Traduit par : Raphaëlle Eschenbrenner (titre original : "Day of tears") 

Chanson : Baltimore - Nina Simone

"Il faudrait qu'il y est des M. Henry pour tous les esclaves."

Résumé : 1859. La jeune femme vit dans une plantation de coton entourée des siens et de la famille du maître, lorsqu'on la sépare de ses parents et de ceux qu'elle aime. A treize ans, elle est vendue, comme des centaines d'autres esclaves. Sarah, la fille du maître, très attachée à Emma, ne pardonnera jamais cette barbarie à son père...
 
Petits trésors : La couverture très sobre, toute noire avec le visage triste d'une jeune femme m'a beaucoup touchée. 
 
Ce roman très court inspiré de faits réels est à la fois fort et touchant. Emma devient un symbole de tout les esclaves vendus revendiquant leur liberté. Un roman aux mots justes qui dénonce la cruauté des hommes.
 
Julius Lester opte pour un style entre le roman et le théâtre. C'est quelque chose que j'ai beaucoup apprécié car cela donne un bon rythme à la lecture. J'ai d'ailleurs lu le roman très rapidement, sans ressentir l'ennui. Les interludes qui ponctuent le récit sont intéressantes car elles permettent d'en savoir plus sur un personnage en particulier et devoir son évolution à différentes étapes de sa vie. J'ai trouvé intéressant de voir quel personnage avait changé de point de vue et lequel avait gardé ses convictions jusque dans la fleur de l'âge. Cependant, il y a quelque chose qui m'a dérangé dans le style d'écriture. Les paroles et les pensées sont assez mal définies et j'ai eu quelques difficultés à saisir le texte au début de ma lecture. Heureusement, c'est quelque chose qui n'a pas duré longtemps pour ma part, j'ai réussi assez rapidement à séparer les deux, ce qui m'a permise de me concentrer sur l'histoire. J'ai beaucoup aimé le personnage d'Emma que j'ai trouvé très mature pour son âge, courageuse et attachante. Il s'agit d'un personnage tout en pudeur et c'est quelque chose que j'ai beaucoup apprécié. Les "anti-esclavage" sont des personnages louables à l'exemple de M. Henry, un personnage vraiment bon qui fait les choses qu'il pense justes à l'instar de sa sécurité. A l'inverse, les "pro-esclavage" m'ont hérissé le poil en se comportant comme des êtres supérieurs. Certaines pensées m'ont parues exécrable, me faisant ressentir dégout et colère. Cependant certains personnages comme Frances et Sampson ont subi comme un bourrage de crâne, les faisant croire que cette condition est normale, renforçant le coté détestable des personnages cultivant l'esclavagisme et le racisme.
 
Un roman juste et poignant qui révèle la cruauté des hommes et les actes qu'ils peuvent commettre. Julius Lester offre ici la parole à ceux qui n'ont pas pu se révolter.
 
Je voulais du blues pour ce roman. Seulement je ne m'y connais absolument PAS en blues. J'ai donc fait appel à mon copain et sa culture musicale pour savoir quel artiste pourrait s'associer aux "Larmes noires". Il m'a rappelé une magnifique bande d'annonce d'un film sur Nina Simone et je me suis empressée de rechercher sa discographie. Voici comment "Baltimore" est arrivée sur le blog.
 
J'ai recherché un article Vikidia sur le commerce triangulaire pour ceux qui voudrait s'informer rapidement et simplement ainsi qu'un article sur l'esclavage moderne ici. Malheureusement, il existe toujours. La France compte à elle seule 8 600 victimes.
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vendredi 24 juillet 2015

Chronique • La face cachée de Margo - John Green

Titre : La face cachée de Margo
Auteur : John Green
Édition : Gallimard
Collection : Scripto 
Sorti en : 2009
Prix : 14 €
Nombre de pages : 389
Genre : Jeunesse
Traduit par : Rose-Marie Vassallo et Papillon (titre original : "Paper Towns") 

Chanson : Marlowe - Gérald De Palmas

"Tu iras dans les villes de papiers et tu n'en reviendra jamais."

Résumé : Quentin Jacobsen a passé toute sa vie à aimer la magnifique et aventureuse Margo Roth Spiegelman à distance. Le jour où elle ouvre sa fenêtre et grimpe dans sa vie, habillée comme un ninja et l'invitant dans une ingénieuse quête de revanche, il suit. Après cette nuit blanche, un nouveau jour commence et Quentin découvre en arrivant à l'école que Margo qui avait toujours été une énigme est maintenant devenu un mystère. Mais il apprend bientôt qu'elle a laissé des indices, et qu'ils sont pour lui. Le chemin pour la retrouver est loin d'être tout tracé, et plus il avance, moins il reconnaît la fille qu'il croyait connaître.

Petits trésors : L'idée de la couverture m'a plu, le visage de Margo en gros plan et les deux faces de couleurs différentes. Après, ce n'est pas une couverture que je trouve waouh. Mais le concept est sympa et colle avec le titre en tout cas.
 
Je n'avais pas spécialement envie de relire un John Green, et je n'avais pas non plus spécialement envie de ne plus en lire du tout. Lorsque j'ai vu la bande d'annonce de "La face cachée de Margo", j'ai eu envie de le voir. Et avant de le voir, je voulais lire le livre et je savais qu'il était à la bibliothèque. Finalement, j'ai lu ce livre grâce à beaucoup de coïncidences. Autre coïncidence, il y a un bon moment, j'ai lu "La disparition d'Anastasia Cayne" de Gregory Galloway. Ce livre m'avait totalement bouleversée. Et j'ai trouvé que le roman de John Green avait des airs de celui de Gregory Galloway.
 
Le roman est composé de différentes parties que je renommerais "Vengeance", "Disparition" et "Road-trips". John Green leur a donné des titres beaucoup plus cools mais un iota moins révélateur. Les deux premières parties m'ont beaucoup plu : la première partie est amusante à suivre grâce aux idées folles de Margo, et j'ai trouvé la deuxième trépidante à rechercher des indices, chose que j'aime beaucoup, essayer de déceler quelque chose que l'auteur aurait glissé au lecteur, une mince révélation qui permettrait de comprendre. La troisième partie m'a surprise dans le sens où je ne m'attendais pas à cela du roman mais je l'ais tout de même trouvé intéressante. J'aime les road-trips et leur préparation et organisation de dernière minute m'ont beaucoup amusée. Le style de John Green correspond bien au livre, proche des personnages et de leurs sentiments. Le lieux clefs sont bien décrit et je me suis rapidement retrouvée dans la première planque de Margo. Un petit bémol sur l'écriture cependant, la répétition répétitive qui répète Margo Roth Spiegelman, devient rapidement épuisante. Mais bon il suffit de ne lire que Margo....an !
 
J'ai apprécié les personnages, la majorité de ceux-ci sont attachants. Les amis de Quentin présents lors du road-trips sont vraiment sympas et drôles, attentif à Quentin même lorsqu'il est obnubilé par Margo. J'ai eu une petite préférence pour Radar que j'ai trouvé très mature et à l'écoute, toujours présent. J'ai trouvé que Quentin évoluait bien au long du roman, grâce à Margo sûrement et je pense qu'il s'agit là du fond du roman, le fait de se rendre compte de la personne qu'on est réellement. Sa détermination à retrouver Margo coute que coute est d'autant plus attachante. Cette volonté m'a beaucoup touchée. Le personnage de Margo a suscité chez moi plus de différences. Je n'ai pas un avis figé sur elle. Je l'ai beaucoup appréciée dans la première partie. Son comportement casse-cou et prête à faire les cents coups m'a amusée autant que m'ont agacée certaines de ses réactions par la suite. Je pense que si j'ai un avis si mitigé sur ce personnage c'est parce qu'il n'est pas mis à plat par l'auteur. Le comportement de Margo est sans cesse en mouvement et personne ne sait réellement qui elle est vraiment, pas même elle peut-être . Ce fait est d'autant plus étonnant qu'elle cherche à révéler Quentin. Outre cela, pour moi, Margo dénonce une société trop superficielle. Je pense que le titre VO révèle bien cette société de consommation, ces êtres de papiers comme dirait Margo. J'aurais cependant apprécié que ce point soit plus développé car je pense qu'il aurait été intéressant.
 
Un très bon roman qui n'atteint pas le coup de cœur mais qui obtient une place de choix grâce à ses personnages attachants et son rappel à "La disparition d'Anastasia Cayne".
 
Un adolescent qui part seul à l'aventure, pour découvrir la vie et s'émanciper, Marlowe va peut être rencontrer Margo qui sait ?
 
J'ai trouvé quelques informations sur Agloe, la ville de papier, si cela vous intéresse : l'article Wikipédia pour une information assez générale et un article assez amusant sur les péripéties de la ville.
Et je vous invite à rechercher Agloe et vous balader un peu sur Google Maps ou directement cliquez ICI. C'est très joli mais aussi très... vide !
J'ai mis un petit screenshot pour ceux qui voudraient juste rapidement jeter un œil !
 
 
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mercredi 22 juillet 2015

Grain de sable • J'ai mangé le petit avion de Twitter

Comment ça c'est pas un avion ?
 
En tout cas, mon Pokémon a évolué, le blog a maintenant son Twitter et si vous voulez me suivre c'est par ici ou  (c'est comme tu veux *o*). Pour ceux qui me chercheraient directement sur Twitter, c'est à @unairdeboheme que vous pourrez me trouver. (Eh oui surunairdeboheme, c'est trop long!)
Entre autres, vous pourrez être mis au courant des nouveaux articles dès leur sortie, comprendre la joke du dessus (la bizarre avec le Pokémon), et puis... euh vivre mes délires. Éventuellement hein. Vous n'êtes pas obligé. Je n'oserais pas.

mardi 21 juillet 2015

Chronique • Soeurs sorcières T3 - Jessica Spotswood

Titre : Sœurs sorcières, livre 3
Auteur : Jessica Spotswood
Édition : Nathan
Collection : / 
Sorti en : 2015
Prix : 15,90 €
Nombre de pages : 435
Genre : Jeunesse, fantasy
Traduit par : Rose-Marie Vassallo et Papillon (titre original : "The Cahill Witch Chronicles : book 3, Sisters' fate") 

Chanson : Song of the Caged Bird - Lindsey Stirling

 
"Le courage, c'est de faire les choses quand même. Alors qu'on a peur."
 
/!\ Cette chronique est celle du tome 3, par conséquent elle peut contenir des spoilers sur les tomes précédents (spoiler présent dans le résumé de la 4ème de couverture). /!\
 
Résumé : Cate et Maura, les deux sœurs aînées, ne se comprennent plus. Maura semble désormais prête à tout pour que les sorcières accèdent au pouvoir. Même à commettre les plus viles atrocités. Cate en est horrifiée et, par-dessus tout, elle ne lui pardonne pas d'avoir effacé la mémoire de Finn, son grand amour. Même Tess, submergée par des visions funestes, ne semble plus en mesure de les réconcilier. Les deux sœurs doivent faire des choix radicaux, quitte à s'opposer l'une à l'autre... et à risquer de voir la prophétie - selon laquelle une sœur mourra de la main d'une autre - se réaliser?
 
Petits trésors : J'ADORE les couvertures de cette trilogie. Voilà.
 
J'attendais ce troisième et dernier tome avec beaucoup d'impatience. Les révélations effectuées à la fin du tome précédent m'avaient surprise et il me tardait de savoir comment l'auteure allait poursuivre le récit. Je me suis immédiatement plongée dans le roman. Comme dans les précédents tomes, l'action est très présente, les péripéties se bousculent et cela donne un bon rythme au roman, je n'ai pas subi de lenteurs. Ce tome étant le dernier le la trilogie, on aurait pu avoir peur que le rythme soit trop rapide afin de donner toutes les informations nécessaires aux lecteurs mais le travail effectué en amont sur les deux précédents tomes ont parmi d'avoir un tome riche sans qu'il ne soit trop brouillon. Pour moi, le choix d'une trilogie était judicieux.
 
J'ai aimé retrouver les personnages que j'ai pris en affection durant la trilogie. J'ai toujours apprécié Cate, même si certaines de ses réactions m'avaient parfois dérangée. Avec les derniers évènements, Cate semble avoir gagné en maturité, tout comme Tess, ce que j'ai beaucoup aimé. J'ai trouvé une réelle évolution des personnages et ce changement s'est effectué avec beaucoup de cohérence. Les sentiments des personnages sont très bien dépeint. J'ai été projetée dans l'esprit des personnages et c'est quelque chose que j'aime beaucoup, voir comment ils sont construits. J'ai notamment apprécié la balance qui s'est effectuée entre le bien et le mal. J'aime lorsque tout n'est pas facile, lorsque les personnages sont complexes.
 
Ce tome clôt la trilogie et pour une fois, la fin me convient parfaitement. Je n'ai pas refermé le livre en hurlant Pourquoiiiiiii ? 'o'. L'évolution des liens entre les personnages, la manière dont l'intrigue se résout, la situation dans laquelle nous finissons le roman. Un entre deux bien construit et cohérent, qui permet de ne pas aller trop vite, tout en laissant une piste facile à imaginer pour le lecteur.
 
Les retournements de situation, la surprise, les personnages, les promesses, j'ai tout aimé dans cette trilogie que je recommande fortement. Sorcellique !
 
Le choix de la chanson relève plus du caprice que du rapport avec le livre. Cependant, il s'agissait d'un caprice réfléchi. Oui je voulais absolument du Lindsey Stirling parce que j'aime ce qu'elle fait, mais aussi parce que le son du violon me projetait dans les rues de New London. Une dimension magique et poétique. Et le choix du titre s'est surtout effectué pour le vidéo-clip que je trouve féérique. Bon avouez, ça colle !
 
Le trailer du tome 1 pour vous donner envie si vous avez lu la chronique et que vous n'avez pas encore découvert la trilogie (et puis aussi parce que le trailer est beau je trouve *^^*) : TRAILER
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samedi 18 juillet 2015

En pellicule • Bouddha, Le grand départ - Kôzô Morishita

Titre : Bouddha, Le grand départ
Réalisateur : Kôzô Morishita
Pays d'origine : Japon 
Sorti en : 2014
Prix : 19,99 €
Durée : 1h41

Synopsis : Il y a 2500 ans, dans l’Inde ancienne, un jeune prince appelé Siddhartha Gautama naquit dans le royaume de Shakya. Destiné à une vie royale, Siddhartha est élevé dans la richesse et la sécurité de son Palais. Cependant, hors des murs du château la pauvreté et la violence règnent…
Ecrasé de chagrin par la cruauté et la misère qui l’entourent, Siddartha devient conscient de la nature éphémère et cruelle de la vie des hommes. Alors que la guerre est à la porte de son Royaume, il réalise que les privilèges du sang royal ne peuvent rien face aux tourments et aux épreuves de la vie et que sa luxueuse existence est construite sur la souffrance...


Le film nous fait découvrir la vie de deux personnages : Chapra, un guerrier anciennement esclave, et Siddhartha, jeune prince du royaume de Shakya. J'ai trouvé ce parallèle intéressant dans un premier temps, attendant que les deux histoires se rejoignent. Cependant, j'ai trouvé que le lien des deux histoires n'était pas assez présent et qu'elles pouvaient absolument vivre l'une sans l'autre. Par conséquent, j'ai trouvé certains évènements un peu "inutiles" au développement de l'histoire. Cela restait très intéressant et agréable à suivre mais je n'ai pas très bien compris le parallélisme mit en place. De plus, certaines phrases présentes dans le scénario semblent n'être là que pour décrire la situation, expliciter l'implicite qui était pourtant très abordable de mon point de vue. Ces phrases de description de l'image, m'ont un peu dérangée car elles prenaient de la place et enlevait de l'importance aux images. Cependant, je ne tiens pas trop rigueur à ce détail car il est peut être dû au travail de travail de traduction, la version originale offrait peut être des descriptions plus subtiles. Au niveau graphique, l'animé est très joli, les couleurs sont magnifiques et nous projette dans différents milieux avec autant de réussite.

L'histoire se met en place lentement et le parallèle entre les deux points de vue accentue cette lenteur. Les années défilent rapidement et pourtant, j'ai trouvé que le scénario n'avançait pas plus que ça. Je ne me suis pas ennuyés mais je pense que la longueur de certains passages m'ont empêchée de m'attacher correctement aux personnages. Cependant, la majorité des personnages "agréables" ont eu ma compassion. J'ai trouvé cela bien fait car malgré que les deux personnages principaux soient de différents camps, aucun des deux ne peut être détestable. Leurs divergences et leur différente vision de la vie permettait d'offrir la complexité de l'homme en passant par les différentes classes sociales. J'ai trouvé cela très réussi. Au niveau de l'intrigue, il n'y a pas de suspense insoutenable, nous suivons simplement l'enfance de Siddhartha  et Chapra. Finalement, je reste sur ma faim car j'attendais une histoire sur le chemin qu'a parcouru Bouddha pour atteindre l'Eveil et le personnage ne se révèle que très tardivement. Un deuxième opus est sorti, mais il n'a malheureusement pas été traduit en français, ce qui me laisse un léger gout amer car j'aurais beaucoup aimé découvrir la suite.

Un sujet intéressant et innovateur, des personnages attachants, des actions prenantes qui malheureusement rendent encore plus triste le fait que la suite ne soit pas adaptée.
 
 
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jeudi 16 juillet 2015

Bulle • Le cahier à fleurs T1 - Laurent Galandon et Viviane Nicaise

Titre : Le cahier à fleurs - Mauvaise orchestration
Scénariste : Laurent Galandon 
Dessinateur : Viviane Nicaise
Coloriste : Jérôme Maffre
Édition : Bamboo
Collection : Grand Angle
Sorti en : 2010
Prix : 13,50 €
Nombre de pages : 48
Genre : Bande-dessinée, historique
Traduit par : /

Résumé : Paris, 1983. Le concert d’un jeune violoniste turc est interrompu par le malaise d’un spectateur. Alors que les secours sont attendus, le vieillard prononce quelques mots qui attirent vivement l’attention du musicien. Dès le lendemain, il se rend au chevet de Dikran Sarian, septuagénaire arménien. Le vieil homme se lance alors dans un long récit : celui du premier génocide du 20e siècle, le génocide arménien.
Anatolie, 1915. Dikran a neuf ans. Sur ordre d'Istanbul, les Arméniens doivent être éradiqués. Partout, l'armée ottomane rassemble les hommes et les supprime sommairement. Femmes, vieillards et enfants sont évacués et contraints à une longue marche vers la mort.
Le jeune musicien écoute avec intérêt le récit de Dikran… Et cette histoire va provoquer un véritable bouleversement dans ses croyances et ses convictions.
 
J'aime beaucoup les œuvres qui reprennent l'Histoire du XXe siècle. C'est une période qui me parle, assez loin pour que j'ai une immensité de chose à apprendre dessus, trop peu éloignée pour ne pas réussir à la situer. Je trouve aussi que c'est une période qui permet d'incroyablement s'attacher aux personnages mis en scène dans les différentes œuvres. Et si l'on était né seulement 100 ans auparavant ? A l'échelle de l'humanité, 100 ans, ce n'est rien. Ici, Laurent Galandon nous plonge au cœur du génocide arménien. Je ne connais que très peu de choses sur cet évènement et le scénario m'a beaucoup plu. Un choc de génération s'effectue rapidement, mettant en relation un vieil Arménien et un jeune Turc. Nous assistons alors à cette sombre partie de l'Histoire à travers les yeux du encore tout jeune Dikran. Je le suis rapidement attachée autant au jeune garçon courageux qu'au vieil homme que l'on ne connaît finalement que très peu dans le présent. Bien que le récit se passe majoritairement en 1915 en Anatolie, le fait qu'il s'agisse d'un long flashback permet d'avoir un recul sur les évènements ainsi que les deux points de vue plus actuels.
 
Les dessins de Viviane Nicaise offre de la profondeur au récit. L'immensité de certaines cases montre l'ampleur du génocide. Les personnages semblent communs et cela montre que tout le monde peut être touché. Les visages retranscrivent très bien les émotions et sentiments. La douceur ou la dureté des traits démontrent la compassion ou la haine des personnages. J'ai trouvé que les couleurs étaient très belles, à la fois douces et intenses. Dans l'analepse, les couleurs donnent comme un air de souvenir.
 
Un très beau témoignage d'une époque noire que des milliers de gens ont vécus, à travers le récit d'un vieil homme attachant. J'attends de lire le tome 2 avec impatience.
 
Une interview de Laurent Galandon le scénariste : ICI

Le génocide arménien est le massacre organisé des Arméniens vivant dans l'Empire turc, entre avril 1915 et juillet 1916. Le génocide a été ordonné par le gouvernement turc dirigé par les Jeunes-Turcs. L'exécution a été confiée à l'armée, à la police et la gendarmerie turques, ainsi qu'a des organisations paramilitaires, le tout sous la direction des autorités turques locales. Les Arméniens ont alors été victimes de massacres, de déportation vers le désert syrien et de famine. Selon les points de vue très opposés entre les Turcs et les Arméniens, il y aurait eu entre 800 000 et 1,2 millions de victimes (soit le tiers ou la moitié de la population arménienne). Vikidia
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lundi 13 juillet 2015

Chronique • Manon Lescaut - Abbé Prévost

Titre : Manon Lescaut
Auteur : Abbé Prévost
Édition : Editions Carrefour
Collection : Classique
Sorti en : 1731 (pour la version originale)
Prix : 5,80 €
Nombre de pages : 198
Genre : Romance, classique
Traduit par : /

Chanson : Tournent les violons – Jean-Jacques Goldman



"Mademoiselle Manon Lescaut, c’est ainsi qu’elle me dit qu’on la nommait, parut fort satisfaite de cet effet de ses charmes."

Résumé : La passion du chevalier Des Grieux pour Manon Lescaut est le récit d’un coup de foudre qui transfigure et détruit la vie de deux jeunes gens. Le livre provoqua un immense scandale. Les deux amants se meuvent au-delà des règles, pour conquérir à la foi le droit de s’aimer et la fortune. Ils transgressent les lois de la famille, de l’honnêteté et de la fidélité, et resteront pourtant liés l’un à l’autre par-delà les mers et jusqu’à la mort. Avant les évènements de 1789, ils sont probablement révolutionnaires. Jamais un roman n’avait si clairement montré que l’amour peut être subversif. La société du début du XVIIIe siècle ne s’y est point trompée : on leur aurait pardonné leurs erreurs, mais n’était-il pas intolérable que dans leur révolte et dans leur malheur même, ils aient trouvé le bonheur ?

Petits trésors : La couverture est simple mais convient bien pour un classique. La femme richement habillée situe l’époque et révèle la personnalité de Manon. (La couverture présentée au-dessus n'est pas celle en ma possession.)

En commençant Manon Lescaut, je ne savais pas à quoi m’attendre, sachant seulement que le roman avait été beaucoup controversé à son époque, dévoilant des aspects de la société peu recommandable au XVIIIe siècle. La découverte du roman s’est révélée plutôt surprenante. En effet, je m’attendais à un récit un peu longuet et peut-être difficile à comprendre. Pourtant, les aventures du chevalier Des Grieux et de Manon Lescaut m’ont séduite. J’ai trouvé la première partie très intéressante, mettant en place la relation rapide entre les deux personnages principaux. Les actions s’enchainent rapidement et la découverte du milieu et des personnages captive le lecteur. J’ai beaucoup apprécié ce début. Cependant, arrivée à la seconde partie, j’ai ressenti beaucoup plus de longueurs. Le schéma narratif devenait répétitif et les actions devenaient prévisibles tant elles se répétaient. Par conséquent, je me suis quelque peu ennuyée dans cette seconde partie mais la fin a offert plus de diversité et a permis de fermer le livre sur une note plus positive.

J’ai eu beaucoup de mal à m’attacher aux personnages, mis à part au chevalier Des Grieux qui est le narrateur de l’histoire et offre donc ses sentiments aux lecteurs. Avec un roman dont l’intrigue principale, est basée sur la fidélité, le chevalier Des Grieux est mis en avant par la grandeur de son amour. Il s’agit d’un personnage prêt à tout par passion et malgré que son comportement m’ait parfois dérangée, il arrivait toujours à se relever dans mon estime grâce à sa volonté. La majorité des autres personnages m’ont laissée de glace. Nous ne connaissons pas grand-chose sur Manon et sa famille, et le comportement de ce personnage m’a agacée même lorsqu’elle se confondait en excuses. J’ai trouvé Tiberge trop moralisateur malgré le fait qu’il ait aidé le chevalier Des Grieux de son mieux dans toutes les situations. Les autres personnages n’ont pas de nom à proprement parler, leur identité se résume à des initiales, ce qui m’a dérangée pour m’attacher correctement.

Pour moi, le roman en lui-même est un réussite. Il m’a surprise et conquise malgré les longueurs. Un bémol cependant sur le style utilisé pour l’identité des personnages, qui n’a pas réussi à me séduire.
 
Tournent les violons m'est venue directement à l'esprit. Le prénom similaire des deux jeunes femmes m'a beaucoup aidé mais le croisement des destins que révèle la chanson m'a semblé bien correspondre aux aventures du chevalier Des Grieux qui s'il n'avait jamais rencontré Manon aurait eu une vie bien différente.
Plus d'informations sur la chanson : ICI
 
Pour aller plus loin sur le roman de Manon Lescaut : une analyse.
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mercredi 8 juillet 2015

Chronique • Les 100 : 21e jour - Kass Morgan

Titre : Les 100 : 21 jour
Auteur : Kass Morgan
Édition : Robert Laffont
Collection : R
Sorti en : 2014
Prix :  17,90 €
Nombre de pages : 366
Genre : Jeunesse, science-fiction, dystopie
Traduit par : Fabien Le Roy (titre original : "Day 21")

Chanson : BLIZZARD - FAUVE




"Il est des choses que l'on oublie jamais."

Résumé : 5e Jour.
Sous la menace d’un ennemi invisible, Wells s’efforce d’empêcher les 100 d’imploser, bien décidé à protéger les derniers humains sur Terre.
11e Jour.
À bord de la Colonie, Glass ne sait pas combien de temps il lui reste à vivre : elle veut profiter de la moindre seconde avec Luke.
17e Jour.
Dans la forêt hostile, Bellamy ferait n’importe quoi pour secourir sa sœur Octavia, quitte à se sacrifier pour elle.
21e Jour.
Après une cruelle série de drames, Clarke se demande si les 100 sont enfin en sécurité ou s’ils ne sont que des morts en sursis...
 
2ème tome des 100 qu'il me tardait de découvrir après les dernières révélations du tome 1, promettant une avalanche d'actions. En effet, le rythme est soutenu, et l'action au rendez-vous. Les analepses restent tout de même fréquentes et offre des pauses au récit. Je n'ai ressenti aucune lenteur, je trouve que ces retours en arrière sont bien placés et permettent de structurer à la fois le récit et les personnages. Le roman est toujours composé d'une alternance entre différentes voix des personnages, et je dois avouer que ce choix que j'avais apprécié dans le tome 1, m'a quelque peu laissée dubitative dans ce tome-ci. Bien que ce choix me semble nécessaire pour pouvoir concilier le point de vue de l'Arche et le point de vue de la Terre, l'enchaînement des chapitres me laissait parfois perplexe, l'action se poursuivant juste à travers les yeux d'un autre personnage. Plusieurs fois, il m'est arrivée de ne plus trop savoir à quel personnage était dédié le chapitre que j'étais en train de lire. N'étant pas très adepte de ce genre de découpage, je l'ai parfois un peu trouvé mal exploité. Cependant, il permet de tenir le lecteur en haleine pendant plusieurs chapitres avant de savoir ce qu'il se passe sur l'Arche, et comme je ne suis pas vraiment attachée à Glass, le suspens me permettait d'apprécier ses aventures.
 
J'ai trouvé que certains personnages, notamment les principaux, étaient mal exploités. Comme je l'ai déjà expliqué dans ma précédente chronique, mon avis est altéré par la série et je pense que ce que je vais reprocher au livre est du en parti à cause de cette altération. Beaucoup des personnages m'ont agacée. Je les trouve peu très peu matures par rapport à la série et ce manque de maturité m'a dérangée. Bien que le roman soit bourré d'action, l'aspect "adolescent en chaleur" ressort trop à mon gout. J'avais trouvé que les relations évoluaient vite dans la série, je trouve cet aspect encore plus dérangeant dans le livre. Je n'ai pas compris certaines réactions des personnages trahis par exemple. Je trouve les réconciliations trop simples et trop irréelles.
 
L'action bien présente et le rythme haletant sauve le roman des personnages qui m'ont souvent déçus. J'attends beaucoup du dernier tome de la trilogie pour allier action et profondeur des personnages.
 
 
J'ai trouvé que cette chanson pouvait relever les émotions que peuvent ressentir les 100. La voix qui hante Clarke. Le sentiment de culpabilité. L'échec. La réussite. La complexité. Le choix de changer. L'espoir. Oui cette chanson offre une large palette de sentiments. Comme les 100 finalement.
J'ai choisi la version longue que je préfère mais il existe une version plus courte moins approfondie.
Le suivi de la série
La chronique du tome 1
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jeudi 2 juillet 2015

En pellicule • Vice Versa - Pete Docter

Titre : Vice Versa
Réalisateur : Pete Docter
Pays d'origine : États-Unis
Sorti en : 2015
Prix : 19,99 €
Durée : 1h34

Synopsis :
Au Quartier Général, le centre de contrôle situé dans la tête de la petite Riley, 11 ans, cinq Émotions sont au travail. À leur tête, Joie, débordante d’optimisme et de bonne humeur, veille à ce que Riley soit heureuse. Peur se charge de la sécurité, Colère s’assure que la justice règne, et Dégoût empêche Riley de se faire empoisonner la vie – au sens propre comme au figuré. Quant à Tristesse, elle n’est pas très sûre de son rôle. Les autres non plus, d’ailleurs… Lorsque la famille de Riley emménage dans une grande ville, avec tout ce que cela peut avoir d’effrayant, les Émotions ont fort à faire pour guider la jeune fille durant cette difficile transition. Mais quand Joie et Tristesse se perdent accidentellement dans les recoins les plus éloignés de l’esprit de Riley, emportant avec elles certains souvenirs essentiels, Peur, Colère et Dégoût sont bien obligés de prendre le relais. Joie et Tristesse vont devoir s’aventurer dans des endroits très inhabituels comme la Mémoire à long terme, le Pays de l’Imagination, la Pensée Abstraite, ou la Production des Rêves, pour tenter de retrouver le chemin du Quartier Général afin que Riley puisse passer ce cap et avancer dans la vie…

Vice Versa me faisait de l'œil depuis un petit moment, et c'est très heureuse que je me suis rendue au cinéma pour découvrir le nouveau Pixar qui faisait tant parler de lui. En sortant, je me suis rendue compte que j'avais bien fait de céder à mon envie.

Le scénario promettait une originalité sans contestations possibles. L'univers créé par le studio m'a conquise et je me suis retrouvée en immersion totale dans cette projection du cerveau. En effet, nous suivons d'une part Riley et sa famille dans son quotidien et d'autre part nous sommes projetés dans le cerveau de la jeune adolescente. Étonnamment, je me suis vraiment attachée aux personnages des émotions et à cet univers imaginaire. L'idée est simple mais réellement bien pensée. Elle permet de toucher du doigt une chose aussi compliquée et abstraite que le fonctionnement du cerveau. Non seulement le principe est amusant mais il se révèle aussi poétique et j'ai beaucoup aimé l'importance des détails. Les billes renfermant les souvenirs, le fonctionnement de la mémoire à long terme, la différence des univers proposés (le monde de l'imaginaire, le monde abstrait, le lieu de tournage des rêves...), tout m'a fait sourire et réfléchir. Car en effet le film fait réfléchir. Non seulement il explique la complexité du cerveau de façon amusante et simple, mais il permet aussi de révéler l'adolescence.

Outre son originalité notable, Vice Versa fait preuve d'une grande maturité. Ce point est celui que j'ai le plus retrouvé sur les différents avis que j'ai pu voir et en effet, le film offre une vision du difficile passage de l'enfance à l'âge adulte. Riley entre peu à peu dans l'adolescence et tout les changement qu'elle subi dévoile subtilement l'adolescence. De plus, les personnages sont complexes et évoluent, ce qui peut aussi faire penser au fait que Riley grandisse. Ses émotions changent et deviennent plus nuancées, moins stéréotypées. Le personnages de Bing-Bang fait bien le lien entre enfance et âge adulte : très enfantin, il est pourtant un des personnages les plus matures.

Pour conclure, Vice Versa m'a complétement séduite. En plus d'être extrêmement divertissant, il offre une étonnante réflexion que j'ai trouvée très intéressante. Une merveilleuse découverte !

 
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